mardi 12 janvier 2010

Antony and the Johnsons - I am a bird now


Je dois vous dire que quand on m'a donné cet album, je n'avais pas la pochette. C'est vrai qu'Antony fait un peu peur à regarder comme ça. Mais il ne faut pas juger un album à sa pochette - donc, et une écoute a suffit à m'en convaincre. Antony, ni homme ni femme, chante avec sa voix androgyne la souffrance de ne pas se reconnaître dans les yeux des autres, il chante la solitude et la peur de disparaître, dans une espèce de sublimation freudienne. Le support mélodique des Johnsons soigneusement équilibré et tout en douceur et subtilité soutient justement la voix du chanteur et apporte un supplément d'émotion à l'ensemble qui, il faut le dire, vous arrachera des larmes, sauf si vous n'êtes pas humain. Il entre bien évidemment dans le top 10 des albums les plus déprimants de la terre... à vous de vous laisser aller à la mélancolie sans crainte.
L'album dispose aussi d'une logique interne, ce que l'on trouve dans un faible nombre d'opus. Il s'ouvre sur la ballade "Hope There's Someone" qui monte lentement en puissance (normalement vous devez avec les larmes aux yeux à la fin du premier morceau), puis enchaîne sur les pistes suivantes qui alternent moments de répit ("My Lady Story") et grosse décharge émotionnelle ("For Today I Am A Boy", et là, vous allez chouiner à fond) et ainsi de suite jusqu'au morceau final, le magnifique "Bird Gerhl", qui terminera de vous achever en douceur et en même temps sèchera vos larmes...
Une pure merveille.



Antony and the Johnsons - "Hope There's Someone" I Am A Bird Now


Antony and the Johnsons, feat. Rufus Wainwright - "Fistful of Love" I Am A Bird Now


Antony and the Johnsons - "Bird Gerhl" I Am A Bird Now


Site internet : http://www.antonyandthejohnsons.com/
Myspace : http://www.myspace.com/antonyandthejohnsons
Dernier album sorti : The Crying Light
Artistes similaires : Nina Simone, The Cinematic Orchestra (il opère une fusion entre les deux dirons-nous)

mercredi 30 décembre 2009

Leonard Cohen


Je ne fais pas seulement cet article car je vais voir Leonard en concert le 3 mars, non non. Je le fais aussi parce que ce mec est une légende et que personne ne peut mourir sans avoir entendu l'une de ses chansons ou écouté l'un de ses poèmes qui en forment les paroles (pour les plus férus, il a aussi publié romans et recueils de poèmes qui valent le détour, frisant parfois le surréalisme mais surtout dans la digne lignée des auteurs nord-américains avec ce ton très urbain et désenchanté). Leonard Cohen est canadien. Il est né en 1934 dans une famille juive d'ascendance polonaise. Cela influencera énormément ses créations par la suite : la blessure de l'holocauste est vive, et cause des interrogations chez lui sur Dieu, croire en général, la solitude, les êtres humains, les marginaux, les différents, les exceptionnels, les perdus, la décadence mais surtout la déchéance de l'être humain... Tout un programme, n'est-ce pas ? Et ce n'est pas fini.

Leonard Cohen, pour que vous le situiez bien, est le compositeur et premier interprête de la chanson Hallelujah, reprise de manière angélique par Jeff Buckley et plus tardivement par l'autre à la voix de crécelle pour Shrek. Cohen, est donc avant tout un poète, puis un parolier. La structure même de ses chansons repose donc sur leurs paroles, en général des histoires dont le contenu survole les prétextes souvent pris pour composer une chanson. Vient ensuite la mélodie, assez épurée et surtout, faite pour accompagner la voix de baryton du maître. Car Cohen est aussi un interprête dont on critiquerait assez facilement le style aujourd'hui. Non il ne danse pas, il s'habille sobrement et son visage est relativement peu expressif. Mais la profondeur de sa voix, sa gravité et son ton que l'on pourrait dire sans concession vous imposent le poids de ses mots. Cohen n'est pas un entertainer. Il est un véritable artiste, dans tout ce que cela comporte de philosophique : il interroge le monde, il nous met face à nos contradictions et porte un regard neuf et inédit, parfois douloureux, sur ce que nous refusons de voir et qu'il porte ainsi à notre jugement.

Vous serez surpris de voir à quel point Cohen a pu influencer nombre de vos artistes préférés : Noir désir, R.E.M., Joan Baez, Bashung, Madeleine Peyroux, Regina Spektor, Johnny Cash, Joe Cocker... On compte, à ce jour, 1507 reprises de Cohen.

Inutile de vous dire que je trépigne d'impatience d'aller le voir et que je vous recommande chaudement de sacrifier quelques pépettes pour faire l'expérience Cohen par vous-même. Cela faisait plus de quinze ans qu'il ne s'était pas produit sur scène lorsqu'il effectua son grand retour en 2008. Cela est peut-être passé inaperçu à vos yeux, mais pour nous autres, pauvres fans, ce fut l'équivalent de l'annonce d'une date exclusive de Johnny sous la tour Eiffel.






Leonard Cohen, "Hallelujah"


Leonard Cohen, "Dance Me to the End of Love"


Leonard Cohen, "Suzanne", Songs of Leonard Cohen (ma préférée)


Leonard Cohen, "The Stranger Song", Songs of Leonard Cohen


Site internet : http://www.leonardcohen.com/
Dernier album sorti : Live at the Isle of Wright, 1970
Artistes similaires : on est similaire à Leonard Cohen, il n'est similaire à personne

Alexi Murdoch

Ne vous fiez pas à son look indé, car Alexi Murdoch est un pur chanteur de folk. Guitare sèche doucement grattée, voix légèrement rocailleuse et surtout rythme inspiré du blues produisent ainsi combinés du folk de la plus pure espèce. Jolies paroles, aussi, mais surtout, une émotion discrètement transmise par sa voix d'à peine 35 ans mais qui semble n'appartenir à aucune génération. Chose des plus étranges : il est british. Eh oui, encore.

Après un EP auto-produit (Four Songs) au succès prometteur, notamment grâce au single "Orange Sky" qu'on a retrouvé dans de nombreuses séries télé pour des moments toujours plein de pathos subliminal, il s'est finalement décidé à sortir un album, Time Without Consequence, consacrant les morceaux déjà composés présents sur l'EP, et surtout, développant avec subtilité son style à l'apparence tradi mais qui en fait, regorge d'une fragilité qui donne au folk toute sa dimension. En 2009, il a sorti un second EP de 9 pistes, Towards the Sun, qui se détache petit à petit des influences sur lesquelles il a bâti son style. Bref, si comme moi vous aimez le folk et la poésie qui l'accompagne, Alexi Murdoch doit entrer dans votre bibliothèque...




Alexi Murdoch - "Orange Sky", Four Songs EP


Alexi Murdoch - "Love You More", Time Without Consequence


Alexi Murdoch - "Slow Revolution", Towards the Sun EP


Site internet : http://www.aleximurdoch.com/
Myspace : http://www.myspace.com/aleximurdoch
Dernier album sorti : Towards the Sun (EP)
Artistes similaires : Ray Lamontagne, Seasick Steve, Hugh Coltman

Last.fm

Les last.fm respectifs d'Api et Juli, pour vous tenir au courant en temps réel de nos playlists !
N'hésitez pas à nous ajouter :)

Juli : http://www.lastfm.fr/user/paradise_birdie
Api : http://www.lastfm.fr/user/Paweke

I Monster

Non, ce n'est pas un groupe de hard métal des années 80, loin s'en faut. I Monster est un duo formés de deux originaux de Sheffield, Angleterre, à la fin des années 90. On sent dans leur musique tout l'impact de l'apport électronique qu'a connu la décennie, ainsi qu'un travail mélodique très inspiré par le cinéma. D'ailleurs, leurs compositions ont connu un grand succès dans ce médium-ci puisque l'on retrouve leur plus beau titre selon moi dans la bande originale du film Les Chevaliers du ciel, ainsi que dans un certain nombre de publicités. Vous verrez que vous aurez le sentiment d'avoir déjà entendu cela quelque part...

A part quelques pièces complètement spés et barrés et relativement difficiles à aborder pour des néophytes (mais au fond, c'est comme avec Pink Floyd, il faut se forcer un peu et après ça vient tout seul), leur premier opus Neveroddoreven est une pure tuerie, de la bombe phosphoro-atomique. Bien sûr, il y a le tout bonnement parfait "Heaven" qui vous arrachera quelques larmes, mais aussi le malicieux "Hey Mrs.", le très électro "Cells", le pop "Sunny delights", la bombe commerciale "Daydream in blue"... Bref, ce premier album est une ballade et une démonstration magistrale des capacités de ces deux lascars.

Une préparation pour leur second album, A Dense Swarm of Ancient Stars dont le genre s'est unifié autour d'une electronica barrée mais toujours mélodique. Pour vous résumer tout ça, on pourrait dire qu'ils sont un AIR qui aurait fumé du Pink Floyd (ça se sent lourd comme un barraquement de Guantanamo sur les pièces "Inzects" et "Sickly Suite").



I Monster, "Daydream in Blue", Neveroddoreven


I Monster, "Hey Mrs.", Neveroddoreven


I Monster, "A Sucker for Your Sound", A Dense Swarm of Ancient Stars



Site internet : http://www.imonstermusic.com/
Myspace : http://www.myspace.com/imonsteruk
Dernier album sorti : A Dense Swarm of Ancient Stars
Artistes similaires : Pink Floyd, AIR, Telepopmusik, Belle and Sebastian

mardi 22 décembre 2009

On adore NY



Si je dis New York vous me répondez Liza Minelli ou Frank Sinatra, selon la version. Mais il faudra aujourd'hui ajouter Jay-Z et Alicia Keys. La ville a vieilli, si l'on puit dire, elle a surtout beaucoup vécu depuis l'éternel hommage chanté à l'âge d'or du jazz. Ghettos, le World Trade Center, crises économiques et pétrolières... C'est un tableau un peu plus sombre que les deux artistes nous peignent de la ville lumière. Mais ceux qui sont déjà allés à New York comprendront parfaitement de quoi il s'agit. La ville n'est plus aussi flamboyante qu'avant, mais elle n'a en aucun cas perdu de son pouvoir de fascination.
Ce titre est plus qu'un énième coup de poing rap US comme Jay-Z sait si bien les faire. En plus de son rap légendaire, il y a du Rythm n' Blues pure souche, de la soul, bref du groove. Le refrain entêtant d'Alicia, entendu comme s'il venait d'une autre époque, est là pour vous achever. Vous ne pourrez pas résister, c'est aussi hypnotique que la ville dont il est fait hommage.




Jay-Z feat. Alicia Keys "Empire State of Mind"


Alicia Keys - "Empire State of Mind Part. II." - The Elements of Freedom

lundi 7 décembre 2009

Nada Surf - Let Go

Pour moi cet album restera le chef d'oeuvre de ce groupe new-yorkais, fleuron de la power pop, tournant vers la pop d'ailleurs abordé dans cet album sorti en 2002. Troisième opus, il a la maturité du groupe qui a finalement trouvé son identité musicale additionné au renouveau cherché après deux premiers albums qui ont entériné le style Nada Surf. Il y a tout ce qu'il faut pour me plaire là-dedans : mélodies omniprésentes et hypnotiques, voix masculines feutrées, une bonne petite base rock rythmique et surtout multiplicité des genres et des sensibilités. Cet album est une petite merveille, autant dans son ensemble que si l'on prend les morceaux séparément. Quelques perles sortent du lot cependant, comme le très chic et émouvant "Là pour ça" (le groupe est vraiment américain), le fascinant "Blonde on blonde" (entendu notamment dans le film A Love Song for Bobby Long), ou encore l'AIRien "Inside of Love".



Nada Surf - "Inside of Love"


Nada Surf - "Killan's Red"


Nada Surf - "Blonde on Blonde"


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Site internet : http://www.nadasurf.com/
Myspace : http://www.myspace.com/nadasurf
Dernier album sorti : Lucky
Artistes similaires : AIR, Death Cab for Cutie, Snow Patrol